Le Poème en prose
De Baudelaire jusqu'à nos jours
- 816 pages
- Index, Bibliographie
- Livre broché
- 16 x 24 cm
- Nizet
- Première publication : 01/01/1959
- Dernier tirage : 2015
- CLIL : 3643
- EAN13 : 9782707802002
- Code distributeur : 17626
Présentation
Ce qui rend difficile (passionnante, aussi…) la question du poème en prose, c'est que nulle forme poétique peut-être, parmi celles qui ont depuis un siècle tenté de plier le langage à des exigences nouvelles, ne met en jeu avec autant d'acuité la notion même de poésie. Il est difficile dans le poème en vers libres de découvrir à quelles lois il obéit (ne parlons plus de règles) ; ces lois existent pourtant, bien qu'elles puissent varier d'un poète à l'autre ; la typographie du texte, en tout cas, nous permet d'affirmer que l'auteur, écrivant en vers, a voulu écrire un poème. Mais prenons maintenant un recueil de poèmes en prose contemporaine : quel critère nous permettra de déterminer à quel moment telle page cesse d'être prose, pure prose, belle prose peut-être, pour se charger de poésie, d'une part, et d'autre part pour mériter le nom de poème ? (…) La poésie est éternelle, mais les visages qu'elle nous tend sont toujours différents. Et le poète, qui croit souvent agir en réaction contre les tendances et les goûts apparents de son époque, nous offre au contraire de celle-ci, par l'expression des aspirations profondes, des reniements secrets, des mouvements obscurs de l'âme, la figure la plus cachée, la plus complexe et la plus vraie. Ces différents visages, je souhaite qu'on les voie apparaître dans les chapitres qui vont suivre, où j'ai tenté de montrer non seulement des conceptions poétiques diverses, mais aussi des aptitudes intellectuelles et spirituelles, de grands mouvements individuels ou collectifs : tout cela est nécessaire si l'on veut comprendre et replacer dans leur climat originel les œuvres de ces poètes passionnés, tourmentés, tout ensemble dédaigneux de « l'art » et plus épris de leur art que les autres, plus engagés dans la condition humaine et plus avides de dépasser l'humain, qu'on appelle « poètes en prose ». Extraits de l'introduction.