Gestes critiques

Gestes critiques
Gestes critiques
  • 396 pages
  • 21 Illustration(s) N&B, Index
  • Livre broché
  • 14 x 22 cm
  • Critique de la politique
  • N° dans la collection : 34
  • Parution :
  • CLIL : 4127
  • EAN13 : 9782252047521
  • Code distributeur : 75685
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Présentation

La critique constitue sans doute l’activité primordiale de toute pensée émancipatrice. Or elle se doit d’être — philosophiquement — aussi délicate que radicale. Elle fera tout autre chose, par exemple, que seulement récriminer, dire du mal, chercher noise, vouer aux gémonies, exiger le dernier mot.
Ainsi nul ne saurait lui prescrire une forme unique. Comment pourrait-elle devenir conforme à un modèle unique, elle dont la tâche est justement de déconstruire tous les conformismes ? La critique sera donc plurielle, faite de différents gestes possibles. Il y a le geste socratique, que Platon nommait une « technique critique » ou discriminante. Il y a le geste de la lecture philologique, celle qui aura permis à Lorenzo Valla ou à Spinoza de mettre en question, de façon aussi incisive que minutieuse, l’autorité religieuse attachée à certains dogmes. Il y a l’invention de la critique sensuelle par Diderot et, naturellement, ce geste des Lumières effectuépar Kant qui, cependant, distinguait bien la critique de tout système. Il y a, chez les Romantiques allemands, cette façon de critiquer en poètes et, chez Marx, le grand combat critique destiné à transformer le monde. Il y a chez Walter Benjamin un geste critique destiné à nous faire saisir tout à la fois le « courage du poète » et, sur le plan politique, une certaine « organisation du pessimisme ». Il y a le geste d’inservitude selon Michel Foucault : le geste à faire pour n’être pas gouverné.
En reprenant il y a cinquante ans la formule de Marx — « critique de la politique » —, Miguel Abensour n’a-t-il pas créé une collection exemplaire de ces gestes critiques ? Or son pluralisme n’a rien d’éclectique : c’est bien plutôt un éventail ouvert sur l’extraordinaire fécondité de l’activité critique dans la longue durée de l’histoire. Toute une bibliothèque de la liberté, en somme. Une ouverture aux mille façons possibles de mettre en pièces les conformismes de la pensée, politique notamment. Ayant introduit en France les textes majeurs de la Théorie critique, cette collection a également réuni, sous sa fameuse couverture rouge, des lignes de pensées qui vont d’Étienne de La Boétie à Ernst Bloch, de Karl Marx et Pierre Leroux aux surréalistes, de Hegel à Simmel, Benjamin, Arendt ou Kracauer… Elle n’a pas craint non plus de toujours donner la parole à de patients et radicaux chercheurs contemporains.
Il fallait s’interroger, ce que tente ce livre, sur la cohérence et l’exigence propres à Miguel Abensour, tant dans sa politique éditoriale que dans son oeuvre personnelle, car les deux sont indissolublement liées. On découvre alors que ce défenseur des « guetteurs de rêves », qui a repensé la notion d’utopie — donc d’espérance politique —, n’a cheminé en tous sens que pour éprouver la fécondité de ce qu’on devra, en fin de compte, nommer une constellation de l’imagination critique.

Médias

Dans la bibliothèque de Georges Didi-Huberman
Le Bookclub de France Culture

Accéder au contenu

Presse

 Son livre est bien plus que l'étude universitaire conventionnelle à laquelle on aurait pu s'attendre. En établissant une continuité, ou du moins une analogie, dans le rapport des différents régimes politiques aux émotions, Georges Didi-Hubennan renverse un certain nombre d'idées acquises sur la manière dont ceux-ci cherchent à se jouer de nos affects.
Le Vif - 17/10/2024

Le livre trace dans la pensée d'Abensour une constellation nouvelle, où l'on retrouve les grands thèmes éclairés, remis en jeu, en quelque sorte. Chemin faisant, c'est toute une autre manière de voir l'histoire et la pratique de la pensée. II ouvre ainsi une re connaissance de l'ceuvre - et une redécouverte de la période traversée.
Art Press - 21/10/2024

Biographies Contributeurs

Georges Didi-Huberman

Georges Didi-Huberman est philosophe et historien de l’art (EHESS, Paris). Il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur l’histoire et l’anthropologie des images, se consacrant depuis quelques années à la question de l’imagination — politique, notamment — et des affects.

Consulter la table des matières

I ESQUISSES EN FORME DE COMÈTES : QUELQUES GESTES D’INSERVITUDE
La critique à l’époque de sa brutalisation
Comparaître et se mésentendre (geste partagé)
Dialoguer pour discriminer (geste socratique)
La lecture comme insubordination (geste philologique)
Se glisser entre les passions tristes (geste éthique)
Avec l’audace du plaisir (geste sensuel)
La critique avant toute synthèse (geste des lumières)
Critiquer en poète (geste romantique)
Pour transformer le monde (geste de combat)
Par migrations, par étoilements (geste excentrique)
Politique du passeur (geste de survie)
« Cette manière de n’être rien » (geste rhapsodique)
Une inservitude par « scintillements imaginatifs »

II MONTAGES EN FORME DE CONSTELLATIONS : LA CRITIQUE SELON MIGUEL ABENSOUR
Un enfant menacé imagine autrement
Pour mettre en pièces les conformismes politiques
Expérience et espérance : l’imagination critique
Le « choix du petit » et l’art de consteller
Relire l’autrefois, et le relier
Les gestes survivent aux états
Les désirs échappent aux prisons
Aller aux limites, aux non-frontières
« Guetteurs de rêves » et images dialectiques
Politique des pluralités et des recommencements
Une anthropologie de la « division partagée »
Éthique de l’altérité : la tradition cachée
L’utopie des livres, ou la sommation sans somme
« C critique de la politique » : Liste chronologique
Index des noms propres
Table des figures.

Extrait