Études de linguistique appliquée - N°4/2014
Dictionnaires et mots d'ailleurs. Dire, décrire la langue de l'autre
- 128 pages
- Livre broché
- 15 x 23 cm
- Études de linguistique appliquée
- Parution : 27/03/2015
- CLIL : 3146
- EAN13 : 9782252039373
- Code distributeur : 47944
Présentation
Frédéric TREFFEL, PARLERS AFRICAINS D'HIER ET D’AUJOURD’HUI : DE LA NÉGRITUDE A LA NÉO-GRITUDE
Résumé : Longtemps l’Afrique fut la grande absente du discours de l’autre, en marge de la raison, du discours, et de la langue. Cette perspective s’est cependant peu à peu modifiée au cours des dernières décennies et l’africain est devenu à son tour producteur de discours, avec l’apparition d’œuvres telles, par exemple, celles de Césaire et Senghor, qui dans les années 30, ont développé pour la première fois leur conception de la « négritude ». La Grande Encyclopédie Larousse définit la négritude comme un néologisme formé sur le mot latin nigritudo (Pline), et signifiant « le fait d’être noir, la noirceur » Le terme de négritude s’analyse aussi en un radical (nègr-) et un suffixe (-itude), intégrés en nègr-itude. Le mot nègre, en latin niger, « noir », est neutre, comme l’espagnol et l’italien negro. En français, il est devenu au XVIe siècle relativement insultant. Le mot négritude a été employé pour valoriser et réhabiliter l’homme noir. et il a pour vocation de renverser une insulte raciste en un terme chargé de sens et valorisant. Les dérivés en -itude fonctionnent souvent en parallèle avec des dérivés en -ité : négritude, « manière de vivre en Noir », négrité, « ensemble des valeurs du monde noir ». C’est le premier qui fut choisi et est à l’origine des nouvelles manières de penser des Africains que nous avons souhaité regrouper sous la forme d’un néologisme : la néo-gritude.
Nicole CHOLEWKA, DU BABOUIN AU VALET-À-PATIN. LES MOTS DES MAUX
Résumé : L’étude de médecine présente vise à recenser un certain nombre de termes de médecine nés dans le premier Petit Larousse illustré, en 1905 (millésime 1906) et à faire une série d’observations, au sens photographique du terme, relatives à l’évolution et/ou la disparition de ces mots, entre cette date et aujourd’hui (1905-2013).
Liset DÍAZ MARTÍNEZ, ESPAGNOL D’AMÉRIQUE LATINE : DE LA VARIATION DIATOPIQUE
Résumé : Les variétés de l’espagnol d’Amérique sont observées depuis les origines de la lexicographie monolingue de l’espagnol. Traditionnellement, l’espagnol d’Espagne a été considéré comme le « noyau » de la langue, c’est-à-dire comme l’espagnol commun, et les variétés américaines comme des « déviations ». Ce critère normatif prescriptif a influencé les études de ces variétés, ce qui se reflète dans les ouvrages lexicographiques traitant l’espagnol d’Amérique. En effet, ces ouvrages sont généralement fondés sur la description des particularités. Quelques percées actuelles évoquent de nouvelles possibilités d’analyse de cet espagnol américain.
Danguolė MELNIKIENĖ, L’EMPRUNT DANS LE DICTIONNAIRE : INVITÉ DE MARQUE OU ENNEMI JURÉ ?
Résumé : D’une part, tout emprunt linguistique pourrait être considéré dans le système de langue d’accueil comme une « perturbation lexicale » ou « un corps étranger », susceptible d’avoir des retombées négatives sur une collectivité. D’autre part, il est évident que des mots d’une langue contribuent à dynamiser un autre système linguistique en s’ajoutant aux ressources de celui-ci. Le but de cet article est de décrire à grands traits le véritable rôle des emprunts dans le système linguistique du lituanien contemporain et de relever les particularités de leur description lexicographique dans les dictionnaires monolingues et bilingues d’encodage, parus après l’an 2000.
Sabine ALBERT, VRAIS ET FAUX MOTS D’AILLEURS : QUAND L’EMPRUNT BROUILLE LES PISTES
Résumé : Si l’emprunt constitue un phénomène de néologie bien connu du point de vue lexicologique, son traitement lexicographique peut révéler un certain nombre de variations. Le présent article propose une étude du traitement des différents aspects de l’emprunt dans deux grands dictionnaires de langue, le Trésor de la Langue Française et l’Oxford English Dictionary, dans le cadre des relations entre le français et l’anglais. Après avoir révélé les modifications auxquels les termes empruntés peuvent être soumis, on portera une attention particulière à ce qu’il est convenu d’appeler de faux amis, mais aussi à ceux que l’on pourrait nommer de bons amis.
Valerio EMANUELE, LES CRITÈRES DE SÉLECTION DES ENTRÉES LEXICALES DANS LES TEXTES DE PRÉSENTATION DES DICTIONNAIRES BILINGUES FRANCO-ITALIENS (1598-1900) : UNE APPROCHE METADICTIONNAIRIQUE ET METALEXICOGRAPHIQUE
Résumé : Dans le présent article, on s’intéresse aux critères de sélection des entrées lexicales au sein des textes de présentation des dictionnaires bilingues franco-italiens. On propose un parcours diachronique d’analyse des discours de présentation des principaux dictionnaires franco-italiens publiés entre 1598 et 1900. En recensant et en commentant les passages des textes introductifs consacrés à la constitution de la nomenclature, on mettra en lumière les choix auxquels les lexicographes sont contraints de procéder dans le processus d’assemblement des entrées lexicales. Les déclarations des lexicographes seront enfin analysées sous un angle métadictionnairique ainsi que métalexicographique.
Fabio PELIZZONI, UN EXEMPLE DE « GRAMMACULTURE » : COMMENT LES FRANÇAIS ET LES ITALIENS PERÇOIVENT-ILS LE SUBJONCTIF ?
Résumé : le but de cet article est d’aborder le rapport entre tournures grammaticales et culture, d’où le choix du mot « grammaculture ». En particulier, nous focaliserons notre attention sur la perception du mode subjonctif par les locuteurs français et italiens, avec une attention particulière au temps imparfait. Nous montrerons comment l’usage ou le non-usage d’un mode/temps verbal peut produire des imaginaires culturels différents. Après avoir consulté les entrées consacrées aux lexies subjonctif et congiuntivo, nous nous servirons de l’Internet (articles de presse, blogs, forums) pour étudier la relation qu’entretiennent les Français et les Italiens à l’égard du subjonctif : en effet, ces précieuses informations « grammaculturelles » ne se retrouvent pas dans les dictionnaires.