Études de linguistique appliquée - N°3/2014
Insécurité linguistique en éducation: Approche sociologique comparée des élèves issus du Maghreb
- 128 pages
- Livre broché
- 15 x 23 cm
- Études de linguistique appliquée
- Parution : 27/10/2014
- CLIL : 3146
- EAN13 : 9782252039366
- Code distributeur : 47943
Présentation
RÉduire l'insÉcuritÉ linguistique des ÉlÈves par une transposition didactique de la pluralitÉ sociolinguistique. Pour de nouvelles perspectives sociodidactiques avec l'exemple du Maghreb
Résumé : L'article présente d'abord le cadre scientifique d'une étude ethnographique interprétative de la pluralité linguistique et culturelle. En premier lieu l'étude des conditions d'adaptation et d'acclimatation du français à différents contextes, fournit l'occasion d'une remise en question de la « langue standard », fruit d'une élaboration artificielle menée à des fins sociopolitiques. La « sacralisation » de ces formes standardisées est l'une des causes de l'insécurité linguistique des locuteurs qui usent d'autres variétés ou d'autres langues. L'hégémonie symbolique du français a été d'abord implantée par la colonisation puis confrontée à la concurrence de l'arabe standard, fortifiée par sa composante religieuse, si bien que l'arabe standard a du même coup rejeté les variétés de l'amazigh dans l'illégitimité, tant nationale que religieuse, jusqu'à une date récente. En second lieu, l'article présente les étapes par lesquelles l'approche mononormative s'est trouvée interpellée par une approche didactique plurinormaliste, qui prend véritablement en considération les pratiques linguistiques et culturelles des élèves. L'enjeu de ce renouvellement didactique est d'enrayer l'instauration par l'école de l'insécurité linguistique, facteur d'échec scolaire. Un extrait d'étude de terrain donne un aperçu des effets du monolinguisme scolaire sur les élèves berbérophones au Maghreb. En conclusion, l'article évoque les conditions grâce auxquelles un renouvellement des conceptions sociolinguistiques et des pratiques pédagogiques pourrait favoriser la réussite scolaire des élèves issus du Maghreb, sur les deux rives de la Méditerranée.
L'enseignement de la langue « tamazight/berbÈre » (en AlgÉrie : de 1995 à 2011) et ses effets/consÉquences sur l'insÉcuritÉ linguistique des apprenants
Résumé : L'introduction de « tamazight/berbère » dans le système éducatif en Algérie a créé une situation inédite et complexe. Les « problèmes » nés/engendrés par son enseignement sont traités aussi bien par les « (socio)linguistes » que par « les militants berbéristes ».
Cet article présentera : (1) un « aperçu historique » sur la « revendication amazighe/berbère ou kabyle », les différents « acquis » et le bilan de « l'introduction de tamazight » dans le système éducatif algérien (de 1995 à 2011). (2) Et en un autre volet, il sera question de l'enseignement de la langue « tamazight/berbère » et ses effets/conséquences sur l'insécurité linguistique des apprenants.
L'insÉcuritÉ linguistique en AlgÉrie : les imprÉvus d'une politique des langues dans l'enseignement
Résumé : La notion d'insécurité linguistique trouve son origine chez les sociolinguistes qui analysent l'effet sur les locuteurs de l'inégalité des langues ou des variétés dans une configuration sociale. Cet article approche l'insécurité linguistique en Algérie sous l'angle de la sociologie politique en prenant en charge notamment la variation inter-linguistique. Il montre d'une part que cette insécurité se décline de façon différente selon les périodes : on peut contraster la période d'après l'indépendance marquée par une politique d'arabisation volontariste et celle d'aujourd'hui, caractérisée par l'ouverture économique de l'Algérie et une certaine tolérance linguistique. D'autre part, à l'échelle individuelle, on remarque que le sentiment d'insécurité linguistique coexiste avec des pratiques de contournement des injonctions publiques en matière de langue, qui donnent une place privilégiée au français. Le matériau de l'article est composé d'observations individuelles et de l'analyse des réformes mises en œuvre par l'État dans le champ de l'éducation. Au total, il apparaît que l'insécurité linguistique est associée à une crise du modèle national.
Une politique À l'Égard de l'enseignement de la langue amazighe au Maroc contre l'insÉcuritÉ linguistique ?
Résumé : Cet article a pour ambition de mettre en évidence les causes possibles du retard de la promotion de la langue amazighe dans le système éducatif marocain, qui est une cause majeure de l'insécurité linguistique chez les amazighophones marocains en particulier. L'historique officiel de l'introduction de l'amazighe, dans le système d'enseignement marocain, indicateur de la politique éducative, est relu à la lumière de l'histoire de la revendication amazighe au Maroc, pour en comprendre la genèse. Nous nous pencherons ensuite sur l'application de ladite politique sur le terrain. Le recours à certains indicateurs de terrain, seulement accessibles aux acteurs de cette formation, permettra ainsi de juger la qualité de la mise en pratique de cette politique. La compréhension des conditions de mise en place de cette politique et de sa mise en pratique nous offrira une visibilité à travers la complexité que connaît la situation sociolinguistique marocaine en général, et donc des horizons de remédiation.
Les conditions de l'insÉcuritÉ linguistique chez les ÉlÈves berbÉrophones d'origine marocaine nouvellement arrivÉs en France, d'aprÈs une Étude en Haute Corse
Résumé : L'article porte sur les conditions de scolarisation des mêmes enfants marocains berbérophones, dans la région de Bastia, en Corse, abordant la question délicate de l'enseignement des langues et cultures d'origines (ELCO) pour les élèves nouvellement arrivés en France (ENAF). Le terrain qu'offre la Corse est singulier au sein de la République française, puisque la Corse est autant une île d'émigration qu'une île d'immigration. En outre, elle bénéficie de l'enseignement d'une langue régionale, dont l'un des objectifs déclarés est de faciliter l'inclusion des populations venues d'horizons divers. Mais le dépouillement des entretiens qu'a menés l'auteur sur le territoire urbain et périurbain de la Haute Corse multiplie les indices de présomption d'une forte insécurité linguistique pour les enfants de son échantillon. Au sein de la population marocaine immigrée en Corse, les enquêtes montrent que la superposition des langues à apprendre (le français, langue de scolarisation, l'arabe standard, langue d'origine et éventuellement le corse, langue régionale) constitue une accumulation d'obstacles infranchissables, d'autant que parmi toutes ces langues, aucune ne valorise les pratiques linguistiques de l'élève marocain berbérophone et de sa famille.