Le Bêtisier du sociologue
- 160 pages
- Livre broché
- 14 x 22 cm
- Hourvari
- Première publication : 13/10/2009
- Dernier tirage : 2014
- CLIL : 3146
- EAN13 : 9782252037317
- Code distributeur : 35369
Présentation
Nous autres sociologues sommes payés pour être intelligents. Ce qui ne nous empêche pas, à l'occasion, de dire des bêtises...
Ce livre tente d'en répertorier les raisons : depuis le goût pour les généralités jusqu'au souci de défendre ses opinions, qui fait parfois déraper les "intellectuels engagés", en passant par la croyance aux arrière-mondes complotant dans notre dos, les erreurs de raisonnement, voire les manipulations rhétoriques qui embrouillent leurs auteurs autant que leurs lecteurs. Il y a même, paradoxalement, le désintérêt pour le réel, qui fait détourner pudiquement les yeux au passage des faits ; et aussi, plus profondément, la peur d'être seul, qui incite à penser "comme nous"…
Le lecteur intéressé par les chausse-trappes de la pensée trouvera dans ce petit répertoire un certain nombre d'exemples, mais pas de noms (du moins d'auteurs vivants) : se défendre contre la bêtise n'exige pas qu'on soit méchant.
Presse
Il faut avoir promené depuis plus de trente ans son carnet de notes et un regard amusé dans tous les couloirs où se pratique la sociologie en France pour oser commettre un Bêtisier du sociologue. Au long de vingt-deux chapitres écrits d'une plume alerte, l'auteur se livre donc à un véritable jeu de massacre. Elle y excelle.
Le Monde - 08/01/2010
En une volée de chapitres kamikazes, Nathalie Heinich offre les ailes pour accéder à une bêtise scientifique de haut vol. On savoure : ne pas oublier que la bêtise est aussi une confiserie.
Sciences Humaines - Janvier 2010
Que les piliers de comptoir se rassurent : ils ne sont pas les seuls à professer des âneries. Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, s'attaque dans ce bêtisier salutaire à celles de ses collègues. Depuis les théories du complot à peine traduites en charabia scientifique jusqu'aux jugements hâtifs mal tirés de Bourdieu ou de Foucault, on pourra enfin contredire ces savants qui, même pétris de technique, se laissent aller à leurs sales manies.
Le Nouvel Observateur - 10/16 décembre 2009
Extrait de l'entretien entre Omar Merzoug et Nathalie Heinich O.M. — Nathalie Heinich, comment l'idée d'écrire un bêtisier des sociologues vous est-elle venue ? N.H. — Il s'agit d'une commande de mon éditeur, qui m'a demandé d'écrire sur la bêtise. J'ai commencé par refuser, et puis je me suis laissée tenter ; et chemin faisant, j'ai réalisé qu'il y avait beaucoup de choses à dire, à condition toutefois de ne citer nommément aucun sociologue vivant, pour ne blesser personne... O.M. — Maintenant que l'ouvrage est fait, quel en est l'intérêt ? Qu'est-ce que cela révèle ? N.H. — J'ai moi-même appris beaucoup en l'écrivant. J'ai notamment compris la cohérence de grandes familles de bêtises qui se sont dégagées à partir de la liste qui m'est venue à l'esprit — les miennes comme celles des autres. J'ai réalisé que c'étaient des types de sophismes, ou de déformations du travail intellectuel, dont j'avais déjà repéré certains mais que je n'avais pas identifiés de façon précise. Outre diverses confusions sémantiques et erreurs de raisonnement, voire les manipulations intellectuelles en bonne et due forme, il y a par exemple la « croyance aux arrière-mondes », avec son cortège de fausses énigmes, de théories du complot et de quête de transcendance ; il y a aussi le fait d'avoir « quelque chose à vendre », qui me heurte depuis longtemps car je pense que le savoir ne peut être réduit à un vecteur d'opinions personnelles, d'ailleurs rarement originales ; de même, la « peur d'être seul » m'est apparue comme une caractéristique très forte du milieu intellectuel, qui se manifeste par la formation de clans, de réseaux, de cliques, sur le plan non seulement relationnel mais aussi conceptuel. (...)
La Quinzaine littéraire - deuxième quinzaine novembre
Biographies Contributeurs
Nathalie Heinich
Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, est l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur l'art, l'identité féminine et l'histoire des sciences sociales, parmi lesquels Être artiste (Klincksieck, 1995), ainsi que La Gloire de Van Gogh (Minuit, 1991), États de femme (Gallimard, 1996), La Sociologie de Norbert Elias (La Découverte, 1997), Le Triple jeu de l'art contemporain (Minuit, 1998), Être écrivain (La Découverte, 2000), L'Élite artiste (Gallimard, 2005), Pourquoi Bourdieu (Gallimard, 2007).