Littérature française et pensée hindoue des origines à 1950
- 684 pages
- Livre broché
- 16 x 24 cm
- Bibliothèque française et romane
- Parution : 01/01/1974
- CLIL : 3146
- EAN13 : 9782252016190
- Code distributeur : 16588
Présentation
En quoi la nation la moins orientale et la plus sceptique s'est-elle, des origines à nos jours, passionnément ouverte à l'Inde ? Comment et pourquoi la patrie des dieux a-t-elle pu influencer et inspirer tant d'écrivains français ?
On s'étonne de lire la marque indo-bouddhique dans telles fables de La Fontaine, la sympathie militante d'un Voltaire, l'enthousiasme d'un Michelet et d'un Lamartine. Aucun genre n'échappe à l'emprise : récits de voyage, essais, romans, théâtre et poésie. L'Inde est à ce point partout qu'elle irrigue la France secrète, celle d'un Fabre d'Olivet ou d'un Guénon, sûr initiateur des doctrines métaphysiques. Elle fait même la rejoindre à leur insu ceux qui en sont les moins familiers : Péguy, dans ses litanies si proches des mantra, Mallarmé, dans sa quête de l'essence du langage.
Trois auteurs jouent ici un rôle privilégié : Romain Rolland, qui révèle l'œuvre de Tagore, l'harmonie des religions de Râmakrishna, la "non-violence" gandhienne ; Lanza del Vasto, apôtre de cette même ahimsâ, au carrefour du vishnouisme et du christianisme ; René Daumal, adepte du yoga des "saveurs" poétiques et ascensionniste du Mont Analogue.
Dans l'actuelle et grave conjoncture cosmique, les apports de l'Inde à la France — et à l'Occident — sont d'une importance capitale tant sur les plans artistiques, littéraires et pédagogiques que psychologique et spirituel ; ils sont réponses concrètes aux questionnements contemporains. Jean Biès s'applique à montrer qu'en dépit de résistances, d'incompréhensions ou d'erreurs — Leconte de Lisle confond trop vite le nirvâna et le néant —, nous sommes parvenus aujourd'hui à une meilleure connaissance d'un domaine qui reste cependant riche en promesses et en découvertes.
Cet ouvrage, couronné du Prix de l'Asie par l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, ne constitue pas seulement une somme d'érudition universitaire. Par son style et ses intentions, il relève également de l'exploration poétique et de la critique créatrice.